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Ce blog est un lieu d'information sur les problèmes d'anxiété, de dépression et toutes autres difficultés psychologiques et les traitements existant pour ces troubles. Avec une volonté d'optimisme et de dédramatisation, dans l'optique de la psychiatrie positive.

Il ne s'agit en aucun cas de donner des conseils médicaux personnels.

Les informations données ici sont les plus objectives possibles, mais reflètent forcément les points de vue de l'auteur.

   Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des commentaires ou des questions.

L'auteur

Antoine PELISSOLO, psychiatre

15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 08:33
Motivation : un moi(s) sans tabac

Parmi les mesures récemment annoncées par la ministre de la santé, Marisol Touraine, en faveur de la santé publique, de nombreuses concernent la prévention. Un élément emblématique est la création d’une agence nationale unique, « Santé publique France », coordonnant toutes les actions dans ce domaine, en lieu et place de plusieurs structures jusque-là distinctes. La France a beaucoup de progrès à faire dans ce domaine, en comparaison de pays comme le Canada ou du nord de l’Europe qui investissent régulièrement dans de vastes programmes d’informations du public sur les maladies et les comportements à adapter pour les éviter.

Une des cibles les plus évidentes de la prévention en santé est bien celle des consommations de substances addictogènes. Voilà en effet un comportement générant des taux de maladies et de mortalité extrêmement élevés, qui devraient théoriquement pouvoir être mieux contrôlés. Réduire ce facteur pathogène suppose de diminuer les premières consommations de substances, spécialement chez les jeunes, et/ou d’aider les consommateurs dépendants à se sevrer quand ils le souhaitent. Le premier objectif est très difficile à atteindre, car il dépend d’un grand nombre de conditions individuelles et sociétales complexes et peu de résultats ont pu être obtenus en ce qui concerne le tabac, l’alcool ou les produits pourtant prohibés comme le cannabis. En revanche, l’arrêt des consommations chez les utilisateurs donne de meilleurs résultats, en tout cas pour le tabac. Bien sûr, les taux de réussite sont fonction de la gravité de la dépendance, mais une diminution significative de l’usage du tabac a été observée depuis 20 ans grâce à diverses mesures incitatives comme l’augmentation des prix ou des solutions de prise en charge de l’addiction. Mais il faut avancer encore dans ce combat.

Il est classique de dire que le principal déterminant des sevrages et du maintien d’une abstinence est la volonté d’arrêter, même si les professionnels parlent plutôt de motivation. Ce terme permet d’insister sur le caractère ni univoque ni binaire de cet ingrédient : il n’y a pas qu’un seule type de volonté, et elle n’existe pas en tout ou rien. Les motivations peuvent venir de différentes sources, et elles peuvent être plus ou moins puissantes, d’où l’intérêt d’y travailler. La plupart des programmes de prise en charge des addictions débutent d’ailleurs par une thérapie dite motivationnelle, qui favorise l’adhésion et l’endurance aux soins ultérieurs.

L’idée d’un « mois sans tabac », annoncé pour novembre prochain, au cours duquel les fumeurs seront incités de manière collective à arrêter ou à réduire leur consommation en même temps est une bonne manière de renforcer la motivation au sevrage. Cela a été fait avec succès en Grande-Bretagne. Le soutien social et le partage de l’effort sont en effet des supports très utiles, en plus de moyens à utiliser de manière individuelle comme des consultations ou des traitements substitutifs ou médicamenteux. Différents éléments de soutien devraient être mis en place, au travers de SMS et d’interventions dans les médias. Tout dépendra probablement de l’image que prendra cette campagne dans le public, avec surtout la nécessité d’éviter la dramatisation et la culpabilisation. Une approche ludique et positive serait la bienvenue. Toute chance supplémentaire de réussite étant bonne à prendre, pourquoi donc ne pas se saisir de l’occasion ?

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