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Ce blog est un lieu d'information sur les problèmes d'anxiété, de dépression et toutes autres difficultés psychologiques et les traitements existant pour ces troubles. Avec une volonté d'optimisme et de dédramatisation, dans l'optique de la psychiatrie positive.

Il ne s'agit en aucun cas de donner des conseils médicaux personnels.

Les informations données ici sont les plus objectives possibles, mais reflètent forcément les points de vue de l'auteur.

   Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser des commentaires ou des questions.

L'auteur

Antoine PELISSOLO, psychiatre

27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 11:06

chien.jpg           Une image d’Épinal un peu simpliste veut que les propriétaires d’animaux de compagnie ressemblent un peu à leur bête. Des chercheurs en comportement animal de Belfast (Irlande) ont tenté d’étudier scientifiquement cette question, en faisant remplir des questionnaires de personnalité à des propriétaires de chiens. Le test utilisé est celui d’Eysenck, qui mesure essentiellement trois dimensions de personnalité : le névrosisme (tendances à l’anxiété et à la démoralisation), l’extraversion, et le psychotisme.

            Un lien significatif est apparu dans cette étude entre le psychotisme du maître et le caractère plus ou moins agressif du chien. Les propriétaires dont les chiens appartiennent à des races plutôt agressives (Shepherd allemands, Rottweilers) ont, en moyenne, des niveaux plus élevés de psychotisme que les propriétaires de races calmes (Labradors, Golden retrievers). Le psychotisme, dans ce test, correspond à un profil de personnalité proche de la psychopathie, marqué par l’impulsivité, l’agressivité, le manque d’empathie et l’égocentrisme.

            L’étude n’a, en revanche, pas trouvé de lien entre la race du chien et les autres tendances de personnalité du maître (sauf que les hommes ayant un chien agressif sont moins anxieux que les femmes, quelle que soit la race de leur chien, mais ceci peut s’expliquer par d’autres raisons).

            Malgré certaines limites naturellement, voici donc une confirmation rigoureuse d’une observation assez commune de la vie courante, selon laquelle les maîtres ressemblent à leur animal. Reste à savoir si c’est l’homme qui choisit son chien à son image (ou dans un but particulier), ou si c’est le comportement de l’animal qui déteint sur celui du maître !

 

Référence : The personality of “aggressive” and “non-aggressive” dog owners. Deborah L. Wells, Peter G. Hepper. Personality and Individual Differences 2012.

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 20:45

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            Un petit problème en apparence, mais qui peut en cacher d’autres ! Le bruxisme est la mauvaise habitude qui consiste à grincer des dents durant le sommeil, sans en être conscient le plus souvent. Comme les ronflements, c’est souvent le conjoint ou la famille qui s’en plaignent en premier.

            Les mouvements répétés de la mandibule d’avant en arrière provoquent un frottement bruyant des dents, très souvent désagréable. Ils peuvent également user les dents de manière gênante, voire perturber l’articulation de la machoire. L’origine de ces mouvements reste encore mystérieux. Le bruxisme est fréquent et presque normal dans l’enfance, car il permet d’user les dents de lait et de favoriser leur chute. Mais il persiste anormalement chez 5-6% des adultes.

            Ce comportement semble en grande partie associé à des tendances anxieuses, plus ou moins marquées. On retrouve souvent, chez les « bruxeurs », du stress, des symptômes anxieux, d’autres signes physiques de tension, des troubles du sommeil, ou des crises de panique. Rien de très grave en général, mais si ces symptômes persistent sur plusieurs mois, il peut être utile de s’y intéresser et de consulter. Peut-être un dentiste, mais aussi un médecin ou un psychologue.

            Du fait des liens entre stress et bruxisme, les traitements les plus efficaces sont ceux qui peuvent faire baisser le niveau d’anxiété et de tension nerveuse. Typiquement, les différentes méthodes de relaxation ou de sophrologie sont les plus utiles, même si elles demandent d’y consacrer du temps régulièrement pour en faire un bon apprentissage. Des techniques plus sophistiquées, comportementales ou utilisant des méthodes de « biofeedback » (amélioration de la décontraction grâce à des capteurs renseignant en direct sur la tension musculaire), peuvent être justifiées dans les cas résistants.

Il n’existe pas de médicament réellement efficace contre le bruxisme. En revanche, il peut être nécessaire de procéder à une protection des dents à l’aide de gouttières par exemple lorsque les risques de dégâts dentaires ou articulaires sont importants.

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 23:10

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            Nouveaux miroirs virtuels de notre société numérique, les réseaux sociaux permettent de réaliser des analyses intéressantes sur les comportements et les profils psychologiques. Un chercheur américain, Christopher Carpenter, vient ainsi de publier les résultats d'une étude sur les rapports entre le narcissisme (ou égo-centrisme en langage courant) et l’utilisation de Facebook. Certains internautes, on le sait, utilisent ce réseau, ou Tweeter, pour transmettre en continu à leur communauté (admirateurs ?) leurs états d’âme et leurs activités quotidiennes (où Je suis, ce que Je mange, ce que Je fais ce soir, etc.), avec l’illusion probable d’une forme de « peopolisation ».

            L’étude a porté sur près de 300 étudiants utilisateurs du réseau social, qui ont rempli un questionnaire permettant d’estimer leur niveau de narcissisme. Cette mesure reflète les tendances à se considérer comme une personne très importante et unique, à mal tolérer les critiques, et à attendre les faveurs des autres sans rien donner en retour.

            Parallèlement, le chercheur a analysé les comportements déclarés des internautes sur Facebook, et les a comparé à leur profil de personnalité.

            Le résultat est plutôt intéressant, car il confirme que les personnalités les plus narcissiques sont bien celles qui passent le plus de temps à peaufiner leur « profil » et à faire leur auto-promotion : modifier leur photo, parler d’elles, chercher des soutiens, regarder les commentaires elles-mêmes. En revanche, les plus narcissiques sont aussi les plus agressifs : ils ne soutiennent que peu les autres et réagissent très négativement à des commentaires critiques.

            Même s’il faut prendre ce type d’analyse avec précaution et se garder d’une généralisation excessive, cette étude montre à quel point les réseaux sociaux sont aujourd’hui un environnement naturel pour les plus jeunes générations, où les comportements sont très semblables à ceux de la « vraie vie ».

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 15:48

autisme.jpgLe Premier ministre François Fillon vient d'attribuer le label « Grande cause nationale 2012 » à l’autisme

 S’il est un sujet difficile et polémique en psychiatrie, c’est bien celui de l’autisme. Cette maladie, qui touche environ 1 à 5 personnes sur 1000 (selon les formes considérées, qui englobent notamment le syndrome d’Asperger), s’exprime par des troubles souvent graves de la communication et de l’interaction sociale, et par des comportements anormaux ou répétitifs. Pour des raisons complexes, notamment de choix théoriques voire idéologiques, cette maladie est à l’origine de débats très vifs en France depuis quelques années, opposant certains professionnels entre eux, mais aussi associations de familles et professionnels. Ces oppositions portent souvent sur la conception même de l’autisme et sur ses origines, ainsi que  sur les moyens de le prendre en charge, avec des divergences de vue parfois majeures sur les aides à mettre en place (approches éducatives et psychologiques, psychothérapies, médicaments, etc.). On peut expliquer ces tensions en partie par les positions « historiques » de la pédo-psychiatrie française, nettement plus influencée par les théories psychanalytiques que dans d’autres pays. Certaines associations considèrent que, de ce fait, les connaissances scientifiques et les prises en charge reconnues dans le monde ne sont pas appliquées en France autant qu’elles devraient l’être.

Il est bien difficile de juger de la réalité de ces affirmations et de donner entièrement raison ou tort aux uns ou aux autres, même si certaines positions parfois extrêmes risquent toujours d’être excessives. Mais le constat objectif est, en tout cas, celui d’une grande hétérogénéité des pratiques, notamment selon les types de structures et les localisations géographiques. Il est indiscutable que toutes les personnes touchées par l’autisme ne disposent pas des mêmes possibilités de prise en charge, et donc des mêmes chances d’évolution. Les moyens publics disponibles pour ces prises en charge et pour les aides sont, par ailleurs, notoirement insuffisants et inégaux selon les territoires.

Du fait de l’implication très forte des associations, l’autisme a fait l’objet de plusieurs plans ministériels au cours des dernières années, ce qui a pu faire progresser la reconnaissance des problèmes et des besoins de santé publique dans ce domaine. Des recommandations officielles pour le développement des prises en charge ont été établies par plusieurs instances, dont la Haute Autorité de Santé*. Reposant sur un certain consensus scientifique et médical, ces travaux devraient permettre de réels progrès, en mettant l’accent sur les actions essentielles à développer. Et cela dans l’intérêt unique des personnes touchées, qui doit être le seul objectif de toute politique en la matière.

 

* « Autisme et autres troubles envahissants du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent » (www.has-sante.fr)
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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 22:39

                                     chewing-gum-copie-1.jpg   

    Bien que l'attitude du ruminant ne soit pas la plus valorisante pour un être humain, une étude scientifique récente, publiée dans la revue Appetite, vient de montrer que le chewing gum a des effets positifs sur l’attention et la mémoire.

   Réalisée chez des étudiants de manière comparative et très rigoureuse, cette étude a en effet montré que le fait de mâcher un chewing gum avait des effets bénéfiques sur différentes fonctions intellectuelles. En fait, ce gain n’existe que lorsque le chewing gum est mâché avant le travail, alors qu’aucune amélioration (voire même une détérioration) n’est obtenue si la tache est effectuée durant le « machage ». De plus, l’effet met 5 minutes à apparaître, et ne dure que 15 à 20 minutes.

   Comment expliquer tout ceci ? Pas par le contenu du chewing gum en tout cas, car les chercheurs n’ont pas trouvé de différence entre les gommes sucrées et non sucrées, et avec ou sans menthe. Leur hypothèse est que le machage augmente la vigilance cérébrale de manière différée et pendant un certain temps, par un effet mécanique probablement indirect (oxygénation ?). En revanche, le fait de mâcher un chewing gum pendant un exercice ne permet pas de se concentrer suffisamment sur la tache.

   Voilà donc de quoi réfléchir (la bouche vide…). Mais cette étude ayant été réalisée chez des étudiants américains, grand consommateurs de chewing gums devant l’éternel, on peut se demander si les mêmes résultats pourraient être obtenus en France. Question vachement intéressante !

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 10:01

                     images-copie-1.jpg      images-francais.jpg     telechargement.jpg

   Une précision importante concernant l’expertise psychiatrique d’Anders Behring Breivik, ce Norvégien auteur du massacre d’Oslo le 22 juillet dernier. Les médias français ont rapporté hier les conclusions du rapport des experts psychiatres, déclarant Breivik irresponsable du fait d’un trouble psychotique au moment des faits, et conduisant à un internement à vie plutôt qu’à une incarcération.

 

    Sans entrer dans les questions de fond que soulèvent toujours ces décisions, il faut souligner deux erreurs de traduction dans les extraits publiés hier par la plupart des journaux. La principale porte sur le terme « désillusion », qui peut paraître bien dérisoire par rapport aux actes perpétrés. L’auteur des faits est en effet décrit comme « une personne qui se trouve dans un univers empli de désillusions, où toutes ses pensées et ses actes sont conduites par ces désillusions ». Or, en anglais (en Norvégien, je ne sais pas….), le terme « delusion » signifie plutôt « délire », voire dans certains cas « hallucination ». Il s’agit alors d’un état de rupture grave avec la réalité, dans lequel le raisonnement normal n’a plus sa place et où les pires scénarios peuvent être échafaudés (c’est une des images que l’on a, en général dans la représentation populaire, de la folie ou de la démence). C’est un symptôme hautement pathologique, surtout quand il perdure longtemps et que la conviction erronée de la personne est totale, comme dans les délires de grandeur, de culpabilité ou de persécution. On le rencontre souvent dans les schizophrénies (mais tous les patients souffrant de cette affection ne présentent pas des délires durables ou en tout cas dangereux), mais aussi dans d’autres troubles mentaux.

   La seconde erreur de traduction est plus technique et moins gênante. Elle porte sur l’expression anglaise « paranoid schizophrenia », que l’on doit traduire en français par « schizophrénie paranoïde » et non « paranoïaque » comme cela est fait couramment. Il ne s’agit pas, en effet, de la paranoïa au sens strict du terme (délire de grandeur et de persécution, sans autre anomalie psychique), mais d’un délire ressemblant à la paranoïa et associé à d’autres symptômes de la schizophrénie (comportements et attitudes bizarres, angoisses profondes, etc.).

   En tout état de cause, les experts Norvégiens ont considéré que l’état mental de Breivik était gravement pathologique, et relevait donc d’un placement en milieu psychiatrique, ce qui paraît peu discutable.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 09:16

201023STP001.jpg 

            Il était une fois un parasite, nommé toxoplasma gondii, responsable de la maladie du même nom, la toxoplasmose, bien connue des amis des chats et des futures mamans. Ce petit microbe malintentionné est pourtant l’acteur d’une bien belle histoire, qui peut nous faire en tout cas réfléchir sur les liens entre nos peurs et le fonctionnement notre cerveau.

            Monsieur Gondii doit parvenir à tout prix à se loger dans les intestins d’un chat, car c’est le seul endroit où il peut se reproduire (eh oui, c’est spécial, mais c’est comme ça…). Les microbiologistes disent ainsi que le chat est « l’hôte  définitif » du parasite, son Nirvana en quelques sortes. Pour y parvenir, plusieurs solutions s’offrent à lui, pour finalement se faire avaler par le petit félin. La plus maligne est de se faire abriter par une proie habituelle du chat, par exemple une petite souris ou un rat (que l’on appelle « hôte intermédiaire »). Mais ces rongeurs se méfient du chat, car ils disposent d’un logiciel implanté de série, en fait un instinct hérité de la sélection naturelle, qui les éloignent automatiquement du prédateur ancestral à moustache.

            C’est là que toute l’ingéniosité du parasite rentre en action (ou, là aussi, la magie de la sélection naturelle) : il est capable de modifier le comportement du rongeur dans lequel il s’est introduit, afin de faire disparaître sa peur des chats, voire même la transformer en force d’attraction. Infecté, le rat ou la souris perd son instinct de peur, et court presque se faire croquer tout cru.

            Pour comprendre les mécanismes de ce mystérieux comportement suicidaire, des chercheurs ont étudié les effets du toxoplasma gondii dans le cerveau des souris. Ils ont d’abord vérifié que toutes les fonctions du cerveau du rongeur infecté étaient bien préservées : il se nourrit normalement, dort et se déplace sans problème, sa mémoire fonctionne bien, et toutes les peurs habituelles continuent à s’exprimer. Il n’est donc pas devenu dément, et ne se laisse pas non plus dévorer par épuisement. La modification du comportement du rongeur concerne très spécifiquement la peur des chats, et semble liée à la présence du parasite dans un endroit très précis du cerveau, l’amygdale. Cette petite structure ronde au cœur du cerveau (des animaux comme des êtres humains), est le centre de pilotage des émotions, et notamment de la peur face au danger. Chez les rongeurs, elle est très étroitement connectée aux capteurs de l’odorat, très importants dans ces espèces. Les analyses montrent que le parasite, en infectant les neurones de ces régions, peut déprogrammer la crainte vis-à-vis des chats et de leur odeur, et même créer une attraction féline fatale comme la nomme joliment les biologistes. Le mécanisme de cette déprogrammation est encore méconnu, mais il peut s’agit de la destruction de certaines connexions, ou encore de la sécrétion de substances ayant un effet sur les transmissions entre les neurones. Une étude très récente a montré cette année que les rongeurs infectés pouvaient ressentir en fait une attirance de nature sexuelle envers l’odeur du chat et de son urine…

            Gardons nous bien, naturellement, d’analogies trop faciles avec la peur chez les humains, nous ne sommes pas des rats… Mais il est troublant de constater que nos craintes « réflexes », souvent ancestrales et animales, à l’égard d’espèces potentiellement agressives et venimeuses (serpents, araignées, félins, etc.) peuvent trouver leurs sources dans les mêmes régions cérébrales que chez la souris. En effet, nous connaissons le rôle joué par l’amygdale dans les peurs et les phobies, avec l’illustration notamment des cas de maladies détruisant ces régions cérébrales et faisant disparaître les comportements d’appréhension. Beaucoup d’études d’imagerie cérébrale confirment que c’est l’amygdale qui déclenche le signal de danger face à un objet effrayant.

            Nous avons encore beaucoup de choses à comprendre pour maitriser et surtout mieux contrôler les phénomènes liés aux peurs et aux phobies, mais cette petite histoire de parasite nous rappelle que nous faisons bien partie du règne animal et que, malgré toute notre modernité, la psychologie humaine doit être abordée avec beaucoup de modestie scientifique.

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 08:35

Letoile 04 B 3 09 B 3

            Pas spécialement attiré par les polémiques d’un autre âge, je me permets cependant une petite incursion détendue, de week-end… 

            Préparant un prochain débat sur les peurs des araignées au Museum d’histoire naturelle de Paris à l’occasion d’une exposition très intéressante sur cette charmante petite bête, j’ai exploré un peu ce qu’en disaient mes confrères. Et j’ai découvert, amusé et un peu stupéfait (pour rappel, nous sommes en 2011), les propos d’un célèbre psychanalyste actuel dans le dernier numéro de Psychologies Magazine. Je tairai son nom, n’étant pas adepte de la délation…

            « Cet animal cristallise symboliquement l’angoisse devant le féminin. Ses pattes évoqueraient le souvenir archaïque de la chevelure maternelle ; son abdomen le visage ; et la bête entière renvoie à une femme cannibale menaçant de le manger de baisers. La toile, inconsciemment associée à l’hymen, susciterait la crainte de le déchirer ou d’être pris dedans. Installée en son centre, l’araignée évoque la vulve, l’inconnu noir, avec ce que peut avoir d’effrayant, dans l’imaginaire, le sexe dévorant qui retient sa proie. Mais la vraie panique, c’est lorsqu’elle sort de sa toile. Devenue insaisissable, elle nous ramène à une vieille angoisse de castration enfouie dans l’inconscient. Quand les enfants découvrent la différence des sexes, ils s’imaginent que le phallus est amovible, chez les filles comme chez les garçons. Ainsi, le petit Hans était-il apeuré par le fantasme d’un pénis « dévissable avec des tenailles ». Un scénario suffisamment terrifiant pour engendrer une phobie de cet animal. D’autant que si l’araignée symbolise la mère, impossible de la tuer ».

            Bigre, je vais en parler à la mère de Spiderman.

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 23:20

jessica5.jpgPrès d’un siècle après la mort du célèbre pharmacien-psychologue, un congrès sera consacré à Nancy les 2-4 septembre 2011 à la méthode d’Emile Coué.

Synonyme en France de croyance naïve en l’auto-persuasion, voire de déni de la réalité, la méthode Coué n’a pas bonne presse. Il reste cependant des passionnés qui continuent à la pratiquer et à croire en ses vertus bénéfiques pour l’esprit et la santé, à l’étranger et un peu en France.

Il n’est, bien sûr, pas question de placer la méthode Coué sur le même plan que les psychothérapies les plus élaborées. Mais il faut reconnaître que les principes développés initialement par son auteur apparaissent aujourd’hui comme précurseurs de techniques désormais tout à fait validées. Il s’agit avant tout du principe de l’auto-persuasion : la capacité de l’esprit, par la volonté et/ou l’imaginaire, à modifier les réactions émotionnelles, physiques et comportementales de l’individu. Le principe de l’auto-guérison rejoint celui de la « psychologie positive », aujourd’hui en vogue, qui consiste délibérément à privilégier le positif sur le négatif, dans le but de favoriser le bien être. Dans la même mouvance, les thérapies cognitives visent au même but (réduire les émotions négatives par une modification des pensées), mais en s’appuyant plus sur le raisonnement logique que sur la répétition. On retrouve là les princeps d’Epictète : « Ce qui tourmente les hommes, ce n'est pas la réalité mais les opinions qu'ils s'en font ».

La méthode Coué trouve aussi son illustration dans l’effet placebo, amplifié par l’effet de croyance positive dans des substances chimiques et surtout dans le praticien qui les prescrit. L’hypnose, également pratiquée par le pharmacien de Nancy, repose aussi en partie sur les mêmes ingrédients.

Finalement, en 2011, la méthode Coué est plus un principe applicable dans sa vie personnelle et quotidienne qu’une technique de soin suffisante pour la plupart des pathologies. L’essentiel est de savoir repérer les tendances que nous avons tous, plus ou moins, à faire notre « méthode Coué à l’envers », c'est-à-dire à nous marteler des messages négatifs et toxiques : je ne suis pas capable, je n’y arriverai pas, ça va mal finir, etc. Mieux contrôler ces ruminations injustifiées, quelle que soit la méthode, et sans pour autant se croire invulnérable et parfait,  est un objectif tout à fait accessible et bénéfique,… à condition d’y croire !

 

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 21:52

DSS.jpeg   C'est inhabituel sur ce blog mais je me permets ces quelques mots d'hommage à un grand médecin, décédé trop tôt et trop jeune. Très atypique parmi les psychiatres français, certaines de ses positions étaient controversées, voire décriées. Mais sa carrière, passant des neurosciences les plus pointues aux thérapies les plus humanistes, ne peut laisser indifférent. Il avait surtout su trouver les mots pour faire passer des messages nouveaux dans le paysage psy français, et contribuer ainsi à populariser des approches modernes et essentielles comme l'EMDR ou la méditation en psychothérapie. Il avait des convictions sincères et les a défendues jusqu'au bout. Il va beaucoup nous manquer.

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En librairie

 

Vous êtes votre meilleur psy !

Vous êtes votre meilleur psy ! Aller mieux sans divan ni médicament (Flammarion 2017)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouver l'espoir : mode d'emploi d'une psychiatrie positive (Odile Jacob 2016)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TOC : la maladie de l'hyper-controle (Le cavalier bleu 2016)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dépression : s'enfermer ou s'en sortir (Le muscadier 2017)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour ne plus être gêné par la peur de rougir

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Les phobies à la loupe

phobies

 

 

Pour bien connaitre les médicaments psy

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