Le syndrome de stress post-traumatique est désormais assez bien connu, et il est relativement facile à définir : il s'agit d'un ensemble de symptômes anxieux et dépressifs s'installant durablement après un choc d'une extrême violence, véritable confrontation avec la mort (attentat, séisme, viol, etc.).
Mais beaucoup de personnes souffrent aussi d'un syndrome qui pourrait s'appeler "stress pré-traumatique", même si ce nom n'existe pas vraiment. Ce sont des personnes qui s'inquiètent en permanence de la survenue possible d'une catastrophe, d'une maladie grave, d'un accident. Elles s'inquiètent pour elles-mêmes et aussi souvent pour leurs proches. Elles sont en permanence sur leurs gardes, en hyper-vigilance, avec donc des difficultés pour s'endormir le soir. Leur corps est souvent en hyper-activité, avec des douleurs, des troubles digestifs, une tension musculaire. Rien à voir avec des simples inquiétudes banales dans une situation stressante : les soucis sont presque permanents, impossibles à écarter, ils perturbent la concentration et la réflexion, et tout ceci sans raison véritable.
Les médecins dénomment en fait ce trouble "anxiété généralisée" (généralisée car les sujets d'inquiétudes sont multiples, non focalisés sur un seul thème). Il est fréquent, surtout après 40-45 ans. Il favorise le développement d'une dépression, et de la prise d'anxiolytiques souvent en excès. Pour poser ce diagnostic, il faut que l'anxiété et ses conséquences soient présentes depuis au moins 6 mois, et ce presque tous les jours.
Plusieurs types de solution existent pour soulager l'anxiété généralisée. D'abord, apprendre à connaître son problème, savoir comment il s'exprime et surtout comment ne pas l'aggraver : ne pas s'inquiéter de ses inquiétudes (pas simple...), réduire la charge de stress et de fatigue, réduire les consommations toxiques pour le bien-être (alcool, tabac, café, ...). Et puis des méthodes de psychothérapie peuvent être très utiles : relaxation, thérapies comportementales et cognitives, autres approches psychologiques. Enfin, lorsque ces méthodes ne suffisent pas, le recours à un traitement médicamenteux peut apporter un certain soulagement. Bizarrement, ce sont alors les antidépresseurs qu'il faut privilégier, pendant des durées assez longues de plusieurs mois. Ils apportent de bons résultats à long terme, sans risque de dépendance, alors que les anxiolytiques peuvent produire un effet de soulagement rapide mais dangereux après quelques semaines d'utilisation, car difficiles à arrêter.